Journée internationale de sensibilisation aux Troubles du Spectre de l’Alcoolisation Foetale (TSAF)
La Journée Internationale de sensibilisation aux Troubles du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale (TSAF) a été créée le 09 septembre 1999 afin d’informer le grand public et les professionnels de santé sur les conséquences d’une consommation d’alcool pendant la grossesse et l’allaitement.
En effet, la méconnaissance de l’effet de l’alcool sur le fœtus, quel que soit le moment de la grossesse, et la quantité d’alcool consommée, constitue un réel problème de santé publique.
En France, environ 15 000 enfants naissent avec des TSAF (et plus de 1,3 millions de Français vivraient avec un trouble non diagnostiqué), c’est-à-dire qu’ils souffrent de dysfonctionnement ou problèmes, plus ou moins marqués, liés au fait d’avoir été exposés à l’alcool pendant leur vie intra-utérine (le Syndrome d’Alcoolisation Foetale [SAF] étant la forme la plus grave).
Il n’est pas nécessaire d’avoir un problème avec l’alcool pour donner naissance à un enfant qui présentera des TSAF : une alcoolisation ponctuelle peut être à risque, au même titre qu’une consommation journalière (Étude JAMA 2022 / https://saffrance.com/nouvelle-etude-jama-sur-limpact-des-petites-consommations-durant-la-grossesse/ )
A ce jour, les études ne permettent pas de connaître avec certitude l’impact sur le foetus, de la consommation d’alcool ni la quantité d’alcool toléré en fonction du terme de la grossesse ou sur l’enfant lors de l’allaitement. En revanche, nous savons que l’alcool a la capacité de traverser le placenta, il est donc absorbé par l’enfant à naître. Il passe également dans le lait, où il se trouve à un taux similaire à celui présent dans le sang.
Autrefois, nous pensions que les enfants qui avaient été exposés à l’alcool pendant la grossesse étaient facilement identifiables par les traits de leur visage : microcéphalie (petite tête), fentes palpébrale étroite, philtrum (espace naso-labial) lisse ou aplati, lèvre supérieur mince. Ces caractéristiques s’accompagnaient généralement de divers atteintes cognitives et comportementales tels que des difficultés d’apprentissage ou de raisonnement, des problèmes de sociabilisation…
Cependant, la recherche a permis d’établir que l’exposition prénatale à l’alcool pouvait avoir des répercussions sur l’ensemble de l’organisme (même si elle n’affecte pas le visage), ce qui rend le diagnostic plus difficile à poser.
De ce fait, toutes difficultés d’apprentissage ou de comportement (inexpliqué) devraient attirer l’attention et conduire à une recherche de diagnostic afin de mettre en place une prise en charge adaptée.
Actuellement, il n’existe pas de traitement pour les TSAF. En effet, on ne peut pas réparer un cerveau qui a été lésé par l’alcool. Le handicap perdurera tout au long de la vie de la personne. Cependant, avec un diagnostic précoce (idéalement avant 6 ans mais pour rappel, l’unique centre de diagnostic se trouve à la Réunion) et un accompagnement adapté dans les structures et par des thérapeutes spécialisés (CAMSP, CMP, SESSAD, orthophonistes, ergothérapeutes, pédopsychiatres, …), il est possible d’en limiter les effets sur la vie de la personne et de sa famille.
Nous sommes donc tous concernés par ce problème de santé publique car les conséquences de l’alcoolisation foetale n’affectent pas seulement l’enfant mais aussi son entourage familial, scolaire, professionnel…
C’est pourquoi, sensibiliser sur les conséquences de l’alcoolisation foetale par de l’information à l’école, la prévention des futurs parents, le développement du diagnostic et l’accompagnement des personnes porteuses de TSAF ferait une énorme différence pour ces personnes et leurs familles, en améliorant leur qualité de vie et leur insertion dans la société.
SAF et TSAF sont des handicaps 100 %évitables
Information et soutien
* A l’hôpital Jacques Monod – Hall Nord – Consultation PFME
L’Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie (ELSA) en collaboration avec l’équipe de Pédiatrie Néonatale et l’équipe de la Maternité, vous propose de vous accompagner pendant toute votre grossesse dans votre projet d’arrêt de l’alcool.
Nous sommes joignables du lundi au vendredi au 02 32 73 43 64.
* SAF France
Association nationale (loi 1901) dont les membres ont près de 30 ans d’expérience dans la recherche, le diagnostic, la prise en charge et la prévention du SAF et des TSAF.
http://saffrance.com/
* “Vivre avec le SAF”
Association française de familles adoptives, biologiques ou d’accueil, concernées par le SAF et les TSAF.
https://www.vivreaveclesaf.fr/
Source : SAF France et Vivre avec le SAF